Kostitsyn vole!… le match

Ne soyez pas surpris si, au prochain match, vous entendez quelques chose comme « Kostitsyn vole littéralement sur la glace ces temps-ci ». L’utilisation abusive et erronée de l’adverbe « littéralement » est une chose commune dans ce monde de pragmatisme qui cherche partout la littérature. Y’a aussi que André fait flèche de tout bois, est en feu et joue avec confiance. Contre Phoenix, lundi soir, André a fait mieux que ça : il nous a fait rêver à la Stanley. Un instant, vous dites? Je m’explique.

Vous souvient-il de ce qu’on appelle désormais « The goal »? C’était en mai 1970, en finale de la Stanley, alors que les Bruins tentaient de compléter le balayage de leur série les opposant aux Blues. Après 40 secondes de jeu en 1ère prolongation, Bobby Orr reçut une passe de Derek Sanderson et glissa la rondelle derrière Glenn Hall, procurant une première Stanley en près de trente ans pour les Bruins. Orr, hystérique et légèrement enfargé, s’est retrouvé les quatre fers en l’air, les bras victorieux étirés tel Superman : on aurait dit que, l’espace d’un instant, il volait. Nous pourrions aussi dire : Bobby Orr volait littéralement. Reste que la photo de l’événement demeure la plus célèbre du merveilleux monde du hockey (voir ci-haut). Voici la séquence :

Et je vous dis ça, parce qu’hier, au moment de marquer, André avait les jambes pleines du bâton de Morris et, cependant qu’il célébrait déjà son but gagnant, on pouvait croire, un instant, que Kostitsyn se prenait pour Orr. Personne n’en a parlé, et pourtant, c’était à crever les yeux : hier, Kostitsyn a volé, et si ça ne nous a pas fait gagner la Stanley, ce n’est qu’une question de temps. Voyez la frappante ressemblance :

Parlant de justes prédictions, m’aviez-vous lu, hier? Y’a que j’en avais appelé à une victoire en prolongation de Canadien. Combien peuvent-ils se vanter du même exploit? J’ai du Nostradamus dans le nez, et j’ai les muqueuses pleines d’un doux parfum de Stanley, tenez-vous le pour dit!